Histoire
I. Renaissance.Personne ne pourrait dire d'où vient Kael et qui il était avant d'être transformé en lycan. Il était Humain et c'est la seule chose dont il se souvient. A le regarder, il est facile de penser qu'il a du naître et grandir au Nékéharkan, il a la carrure et le physique des Hommes des Sables. L'on pourrait également formuler quelques hypothèses quant à l'âge qu'il avait lorsqu'il fut transformé : entre 20 et 25 ans. Depuis, il a un peu vieillit, comme tout ceux de sa race, le temps à un effet sur lui... Moindre certes, mais effectif.
Le premier souvenir du lycan remonte à sa première transformation. Il en garde un souvenir douloureux et sanglant. Il ignore comment ou pourquoi et encore plus, par qui il a été transformé, il se souvient seulement du carnage qu'il causa lors de sa première nuit de pleine Lune. Il se souvient encore d'avoir sentit tout son corps changer, ses os se déformer sous l'effet de l'astre lunaire. Il se souvient de cette envie de tuer, cette soif de sang qui l’envahit, il se souvient des cris, des pleurs et des supplications de ses victimes. Il se souvient du plaisir qu'il ressentit à arracher les chairs de ces pauvres humains voulant l'arrêter. Il se souvient s'être réveillé dans les sables du désert, prés d'une oasis... Tout autour de lui était mort, les humains, comme les animaux, le sable n'était plus qu'un immonde mélange de poussière, d'eau, de sang et de morceaux de cadavre tellement décharné, dépecés qu'il aurait été impossible de les identifier. Kael se souvient que le constat ne l'avait pas ému plus que ça, il c'était sentit libéré, seul survivant de ce carnage.
Puis, ce fut la fuite. Poussé par son instinct, il se mit en marche avec une idée fixe en tête : retrouver le couvert de la forêt et surtout, trouver ses semblables. A l'époque, il ne savait rien des lycans, il ignorait jusqu'à leur existence. Il ne savait pas qu'il était devenu l'un des monstre les plus redouté du monde connu... L'un des plus chassé aussi. Et pourtant, il eut le réflexe de ce cacher, un réflexe si naturel qu'il ne pouvait dater de sa transformation. Il savait se cacher, dissimuler ses traces, devenir presque invisible. Il n'avait pas besoin de réfléchir au "comment faire", il faisait, simplement, sans même réfléchir. Et au fond de lui, il savait ce qu'il devait chercher, sans aucune crainte, il avançait. Alors qu'il avait toutes les raisons du monde de s'inquiéter, de paniquer, il restait froid, calme analysant chaque endroit où il s'arrêtait pour toujours trouver l'endroit le plus sûre pour sa survie.
C'est peut-être parce qu'il ignorait tout de son passé et de son futur, de sa nature et de ses semblables qu'il put s'adapter avec une telle facilité, sans aucun état d'âme. Il ne cherchait pas la chair humaine, mais lorsqu'il s'en approchait, par nécessité, ou par hasard, il ne s'empêchait pas d'y gouter, tuant toujours avec cette lueur de haine au fond des yeux. Comme si il cherchait à se venger de quelque chose, comme si pour lui, les Humains ne valaient rien, comme si aucun d'entre eux ne pouvaient être sauvé. Il les condamnat tous sans même se poser de question, sans aucun remord. C'était comme si il avait perdu toute conscience, ou plutôt, comme si il ne pouvait, ni ne voulait accorder le moindre crédit, la moindre confiance à cette race. Au fond, il les craignait autant qu'il les détestait et il était incapable de s'expliquer pourquoi... Il ne cherchait pas non plus à comprendre, cette vie lui plaisait. Il se sentait libre et il ne voulait surtout pas perdre ce sentiment, comme si c'était la seule chose qui comptait, le sentiment le plus précieux. Il craignait les chaînes et l'enfermement et les fuyait autant que possible.
Puis, il rencontra ses semblables à une époque ou déjà, les meutes de lycans se faisait rare et où ses créatures chérissaient le couvert de l'ombre. S'intégrer fut presque une formalité pour Kael. Il se montra attentif et discret et comprit rapidement la hiérarchie de sa meute. Ce fut presque naturel pour lui, comme si toute sa vie, il avait vécu en se pliant à la lois du plus fort. Peut-être était-ce l'une de ces vérités qu'il ne voulait pas connaître. Il apprit rapidement les codes en vigueur parmi les siens, il apprit tout de sa nature et de l'histoire de ceux qui étaient à présent, son peuple.
II. Intégration.La meute qu'avait intégré Kael était menée par l'un des plus vieux lycans de Valhistar : Etrius.
Un lycan descendant de lycan, vivant de sang et de carnage. Il menait les lycans à la manière des tous premiers, mais il n'était pas le seul décisionnaire et savait se montrer à l'écoute de ceux qu'il était censé protéger. Kael suivait ses semblables dans les carnages dans lesquels les entraînait l'Alpha. Il ne posait aucune question, ce contentant d’obéir, laissant libre cours à sa rage animal et à sa haine inexpliquée.
Qu'il est était mordu n'avait alors plus d'importance. Etrius ne voulait pas transformer n'importe qui, n'importe comment, il tenait à la pureté du sang des siens. La sélection était donc dure et l'Alpha ne transformait jamais personne, préservant son sang. Mais Kael avait tellement bien intégré les règles de la Meute, il c'était adapté avec une telle rapidité et une telle facilité qu'Etrius lui même vint à douter de ses origines. Le jeune lycan s'attira la sympathie de l'Alpha et sa vie devint plus simple encore. Kael voua rapidement un culte à son aîné et n'avait de cesse de l'observer pour apprendre, buvant chacune de ses paroles comme si il avait été un dieu. Il ne discuta jamais aucune de ses décisions et suivait ses ordres avec un zèle proche du fanatisme.
Puis tout changea. Kael avait intégré la Meute depuis quelques mois, une demi année, peut-être moins, lorsque Sin Varodan réapparut. On lui avait parlé de ce lycan presque légendaire, de sa force et de son intransigeance. Il savait, sans jamais l'avoir rencontrer, qu'il était de ceux qu'il ne fallait pas contrarier et il s'attendait à rencontrer un être d'une rare violence, arrogant, borné et sûre de ses choix. Mais il n'en fut rien. Sin ne lui accorda qu'un simple regard et Kael tendit l'oreille au rumeurs. Varodan n'avait pas retrouvé les siens depuis une heure, que déjà, il se murmurait que quelque chose avait changé. Personne, pas même l'Alpha ne su dire ou avait disparu le lycan, ni pourquoi il semblait... Différent. Plus réfléchit, plus tolérant aussi. Et ce changement entraîna également un changement des règles. Kael ne comprit pas vraiment, mais comme Etrius avait donné ses ordres, comme à son habitude, il s'y plia.
Il avait le droit de tuer et c'est tout ce qui lui importait. Mais il ne pouvait plus tuer n'importe qui, n'importe où. Suivant l'Alpha et son second, il égorgeait tous les criminels rodant autour des villages et villes humaines. Partout où la meute d'Etrius passait, le taux de criminalité baissait considérablement. Une idée de Sin, une idée qu'il ne comprenait pas et le jour où il eut le courage de poser la question, la réponse ne lui convint pas vraiment. Pourtant, il ne protesta pas.
A ses yeux, dans ce monde, personne ne valait la peine d'être sauvé. C'était pour lui une certitude. Une de celle qu'il ne s'expliquait pas, mais qu'il ne pouvait rejeter. Mais puisqu'Etrius était d'accord avec cette idée, c'est donc qu'elle était vrai. Il ignorait où Sin était allé pêcher cette idée, mais il était sûre de lui et lorsque Sin affirmait quelque chose, il était impossible de ne pas le croire, il était trop charismatique pour ça.
III. Révélations.Puis, de nouveau, tout changea et de nouveau, Kael s'adapta, sans se poser de question.
Etrius se lia à l'Alpha d'une autre meute, plus petite, mais terriblement plus violente. Et les massacres reprirent. Et le lycan comprit... Il comprit ce qu'avait voulu lui expliquer Sin, il comprit pourquoi Etrius l'avait écouté. Il n'y avait pas été attentif jusque là, mais cette nuit là, les choses lui apparurent clairement. Le village qui leur avait été désigné sombrait lentement. Les lumières s'éteignaient les unes après les autres, les rires aussi et le calme tomba comme un linceul sur ses petites maisons faites de bois et de pailles.
Kael se jeta en avant sans poser de question, répondant à l'ordre de l'Alpha. Il tira de leur lit femmes, enfants et maris, égorgeant, étripant sans distinction. Il arrachait les nourrissons aux bras de leur mères en pleurs, décapitait les pères qui s'interposaient. Et plus il faisait couler le sang, plus l'évidence lui apparut. Il était entrain de massacrer des innocents, qu'avaient fait ses gens pour mériter leur sort ? Avaient-ils tué un lycan, avaient-il embrasé le monde ? Pas à sa connaissance, quelques heures plus tôt, ils fermaient leurs volets, embrassaient leurs enfants et s'endormaient en pensant aux labeurs du lendemain. Ils étaient loin de tout, vivaient dans de petites maisons sans prétention, cultivant quelques champs sans toucher à la forêt voisine leur offrant en échange de leur clémence, le couvert de ses arbres.
Il y avait dans les yeux de ses victimes cet éclat de terreur, mais aussi, cette flamme de courage lorsqu'ils se lançaient à l'assaut en sachant qu'ils n'avaient aucune chance. Mais ils se sacrifiaient, espérant sauver une vie qui leur était chère. Il ne retrouvait pas dans leur yeux cet éclat de malveillance qu'il voyait dans les prunelles de ses précédentes victimes. Voleurs, violeurs, assassins, tous coupables, et ce jusqu'au bout. L'espace d'un instant, peu avant l'aube, il cessa de massacrer et regarda autour de lui, ce qui s'offrait à ses yeux était une vision d'horreur. Il détestait les Humains parce qu'ils les considérait comme des monstres sans savoir pourquoi, mais ce soir, il ne valait pas mieux qu'eux. Il était peut-être même pire et ce depuis qu'il c'était réveillé dans le sang de ses premières victimes des centaines de kilomètres plus au Sud.
Cette nuit là fut pour le lycan une révélation. Il ne voulait plus tuer gratuitement et il aurait voulu pouvoir retourner aux règles d'Etrius. Mais le respect qu'il avait pour l'Alpha l'empêcha d'aller le trouver, refusant de remettre en question ces décisions. Il n'avait jamais voulu s'opposer à ses aînés et il ne voulait surtout pas commencer.
La même année, quelques mois plus tard, Sin disparut de nouveau, avec de nombreux autres lycans, dont Etrius lui même. Ceux qui restaient ne pourraient jamais dire ce qui était arrivé à leur frères et sœurs disparut. Ce qu'il restait de la meute dut fuir tout simplement et les massacres cessèrent. De chasseurs, les lycans étaient devenus proies, celle des Manians. Kael savait qu'ils étaient leur ennemis depuis toujours, au même titre que les vampires, mais il n'avait jamais vraiment prit conscience de l'acharnement et la détermination des enfants de Mania à chasser tous ce qu'ils considéraient comme appartenant au monde des Ténèbres.
C'est à cet époque que Serilë intégra la meute. Kael fut le premier à la reconnaître comme une descendante de Sin, certainement parce qu'il était l'un des rares à avoir vu Sin la morde. Il l'aida à sa manière, lui permettant de se faire une place parmi les siens. Il lui apprit ce qui lui même avait appris quelques années plutôt auprès d'Etrius et des autres. La jeune femme avait tendance à l'exaspérer de par sa bonne humeur et son optimisme constant. Elle était encore très humaine et Kael ne comprenait pas pourquoi elle restait attaché à ce qu'il considérait comme une faiblesse. Pourtant, il l'appréciait, certainement parce qu'elle voyait le monde comme lui aurait voulu le voir. Elle désirait ce que lui aurait voulu pour les siens et elle n'avait pas peur de le crier haut et fort. Les fois où il du la reprendre pour lui éviter un combat ne furent pas rare et vint au moment ou il préféra voir ça comme un jeu.
Jusqu'à ce que Sin réapparaisse comme il avait disparu plus de 30 ans plus tôt, sans un mot, sans prévenir. Personne ne sut jamais d'où il revenait, mais il fut évident pour tout le monde qu'il avait encore changé. Il ne raconta rien de ce qui lui était arrivé, se contentant de confirmer ce que Kael craignait. Etrius était mort.
IV. Réunion.Privé de la protection d'Etrius, Kael et ses semblables ne pouvaient que se cacher et prier.
Lorsqu'il fallait affronter les Manians, ils se battaient avec toute la fureur les caractérisant, mais Kael n'agissait plus que par instinct de survie, persuadé qu'au fond, il méritait son sort. La seule chose qui le motivait réellement était cette envie de savoir ce qu'était devenu le seul être qu'il pouvait considérer comme un père. Il refusait d'accepter l'idée qu'Etrius est pu perdre la vie si simplement, il aurait voulu comprendre, mais Sin restait irrémédiablement muet.
Pourtant, il du rapidement se contenter des explications de son aîné, incapable de mener sa propre enquête, harcelés par les Manians, lui et les siens ne pouvaient que fuir. Bien vite, il fut évident que ce qu'il restait de la meute d'Etrius ne pourrait survivre longtemps sans la protection et la force d'un Alpha et Sin refusant catégoriquement se rôle, il ne restait qu'une solution : celle d'implorer la protection d'une autre Meute.
Ils errèrent encore de longs mois, menés par le lycan le plus âgé et un fol espoir, mais lorsqu'ils rencontrèrent leurs semblables, l'évidence s'imposa. La race avait été décimée. Il ne restait des lycans et de leur puissance que des lambeaux. Plusieurs meutes avaient subit le même sort et toutes avaient cessées de chasser les autres races pour tenter de se faire oublier. Répondant à leur instinct grégaire, poussés par le désespoir les derniers lycans de Valhistar trouvèrent refuge au fin fond des forêts du Marksten.
En l'espace de quelques mois, les derniers lycans de Valhistar était réunit au même endroit.
Ils étaient à peine une cinquantaine et les derniers Alpha étaient bien loin de ce que Kael avait pu connaître. Si Etrius était de sang pur, il ne retrouva cette marque chez aucun de ses semblables. Le constat était amer pour tout le monde et rapidement, une solution s'imposa aux plus expérimentés. La clé de la survie de leur race résidait dans l'union et la discrétion.
Décider qui mènerait ce qui deviendrait la dernière Meute de lycans ne fut pas une mince affaire.
La majorité put accepter la logique qui voulait que les leurs sombrent dans l'oubli, ce qui signifiait, plus de carnage, plus de chasse sauvage. Les lycans devaient devenir des légendes, des histoires à raconter au coin du feu pour effrayer les plus jeunes. Mais tous n'étaient pas d'accord avec cet idée, beaucoup d'entre eux pensaient que leur seule chance résidait dans l'attaque. Pour eux, ils devaient investir les villages humains, deva, syls et même nains, évitant les asura, pour transformer le plus de monde possible afin de grossir les rangs.
Linus plus qu'un autre défendait cette idée, réclamant la suprématie de la race. Mais sa force ne suffit pas à lui donner raison. Certainement parce que la plus part des survivants étaient las de devoir se battre, fuir, se cacher, se battre de nouveau pour entrer dans un cercle vicieux. La paix, ou tout du moins, la tranquillité de l'oubli leur semblait bien plus agréable à vivre et Kael soutenait cet idée. Il avait assez tué et méritait de mourir, il se moquait des idées de ce lycan arrogant qu'il avait détesté au premier regard, il ne voulait plus faire couler le sang et se rangea aux côtés de la majorité.
Combats et votes permirent de nommer un chef parmi les plus anciens lycans. Un chef qui promit la sécurité aux siens, un chef prônant la paix et la dissimulation. Pendant des années, il menant son peuple à travers le pays, évitant toutes confrontations, enseignants aux plus jeunes, laissant la réputation des lycans sombrer dans les limbes de l'histoire.
Cette vie de simplicité convenait parfaitement à Kael et de nouveau, il su s'adapter, s'intégrer et se faire apprécier. Il restait discret, ne parlait pas beaucoup, ne se mêlait que peu aux autres, mais il était présent et n'hésitait plus à faire entendre sa voix lorsque cela lui semblait nécessaire. Mais toujours avec beaucoup de respect. Il ne tenait pas à contester les anciens, il leur concédait sans mal un savoir et une expérience bien meilleure, mais il ne voulait plus agir sans comprendre et suivre aveuglément les autres. Un comportement qui plaisait à l'Alpha. Kael n'était pas qu'un animal, mais il n'était pas non plus humain. Il avait appris à penser avec son instinct et à raisonner avec son cœur.
V. Renversement.Mais rien n'est éternel et Kael, comme les autres lycans en fit l'amer expérience. Les lycans avaient disparu aux yeux du reste du monde, même les Manians les avaient oublié, persuadés certainement de les avoir tous exterminés, la paix semblait leur tendre les bras.
Aussi longtemps que régna le premier Alpha de l'unique Meute des lycans, Kael évita soigneusement Linus et ses admirateurs, l'observant de loin sans parvenir à comprendre sa soif de sang. Au fond, il le craignait, parce qu'il le savait violent et capable de tout et ce qu'il redoutait finit par arriver. Linus défia l'Alpha et prit le pouvoir.
Personne ne s'y opposa, personne n'en avait la force. Personne à part Sin et il ne semblait toujours pas décidé à prendre la place de l'Alpha. Kael était de ceux qui ne cessaient d'espérer qu'un jour, il accepte cette responsabilité et cet espoir ne fit que grandir alors que Linus affirmait son pouvoir, usant de toute la violence le caractérisant. Il était implacable, sans pitié, abusant de son autorité. Son idée de la justice était très loin de celle de Kael, mais ce dernier avait toujours respecté les traditions de ses ancêtres et comprit très vite qu'il ne pourrait pas parlementer avec Linus comme il avait pu le faire avec les précédents Alpha. Linus n'entendait que sa propre voix et la seule chose qu'on ne pouvait lui reprocher, c'est la hargne qu'il mettait dans la protection de la Meute. C'était pour lui une obsession, tout comme il était obsédé par le nombre plus que ridicule des lycans encore en vie.
Avec Linus à la tête de la Meute, les massacres reprirent, mais à plus petite échelle. Il était attentif à ne pas trop attirer l'attention sur la Meute, la renouvelant en choisissant soigneusement les nouveau venu, particulièrement des femmes, pour tenter de pallier au problème des naissances très peu nombreuses et rarement viables. Kael parvint plusieurs fois à échapper à ce rituel qu'il considérait comme complétement fou, personne ne méritait le sort que Linus infligeait au Humains sur son passage. Lui même n'était pas assez stupide pour défier ouvertement Linus et lorsqu'il le fallait, il s'astreignait à obéir à l'Alpha, comme il l'avait toujours fait, mais lorsqu'il pouvait se soustraire à son autorité sans enfreindre les règles de la Meute et de ses ancêtres, il n'hésitait pas.
Cette vie détestable dura trois ans. Trois longues années qui firent regretter à chaque lycans subissant le courroux de Linus et son orgueil, de vivre si longtemps. Trois années durant lesquelles Sin rattrapa les erreurs de l'Alpha, offrant une protection au moins aussi efficace à la Meute et à ceux ayant le courage de vouloir fuir, même l'espace de quelques heures, la folie grandissante de Linus. Trois années durant lesquelles, tout le monde se tut, jusqu'à ce que quelqu'un ne puisse plus se taire et se quelqu'un fut Serilë. Kael l'aimait bien, même si il n'avait jamais vraiment osé l'aborder après le retour de Sin, il était clair pour tout le monde que celui qui avait été le fléaux de Valhistar rodait dans l'ombre de la rousse et personne n'osait l'approcher, pas même Linus qui pourtant avait la main mise sur à peu près toutes les femmes de la Meute. Il ne fut pas surpris de constater qu'elle soit la première à oser, elle n'avait jamais su se taire, jamais su encaisser et lorsqu'il l'entendit tenter de sonner le glas des massacres orchestrés par Linus, il reprit espoir. L'espace de longues minutes, il hésita à prendre la défense de la lycan qui défendait ses idées bec et ongles, refusant de plier genoux devant Linus... Qui évidement ne le vit pas d'un très bon oeil... Elle aurait du mourir ce soir là, pour avoir osé et Kael serait certainement mort si il avait osé lui aussi, parce que lui, personne ne le protégeait comme Sin protégeait Serilë.
Elle fut banni et par deux fois, Kael tenta de plaider sa cause et reprendre ses idées. Pourquoi ? Il ne saurait le dire lui même, en tout cas, il le regretta amèrement, parce que contrairement à ce qu'il pensait, il ne trouva pas les bons mots, il ne se montra ni plus malin, ni plus convainquant que Serilë et du subir la colère de l'Alpha. Il ne dut sa survie qu'au ton qu'il avait décidé d'employer face à l'Alpha, toujours plein de respect et de déférence. Il était également reconnu comme quelqu'un de fort et Linus préféra le mater pour en faire son chien de garde plutôt que de le tuer et risquer de réduire encore les rangs des siens. Kael ne mis pas longtemps à comprendre la leçon, il ne lui fallut que quelques mois de traitement de "faveur", comme Linus le disait pour céder de nouveau, courber l'échine et se remettre à prier le ciel et la terre qu'un jour, un lycan soit assez fort pour tuer Linus et si ce jour devait être loin, que la faucheuse ne le prenne avant.
Pour l'Alpha, Kael exécutait tout genre de travaux, des plus avilissants, aux plus importants, au point de gagner un peu de la confiance de Linus, juste un peu, juste assez pour que Kael ne commence à guetter la faille. Plus le temps passait et plus l'idée de laisser vivre Linus lui paraissait insupportable, il se savait trop faible pour l'achever, mais il espérait trouver son point faible.
IV. TrahisonKael, comme le reste de la Meute, entendit vaguement parler de la guerre qui ravagea tout Valhistar une année durant. Linus prit soin de protéger la Meute et de l'éloigner autant que possible du danger et de l'envahisseur... Des Démons. Durant cette année, Kael n'eut de cesse de s'inquiéter. Il aurait voulu pouvoir prendre part à cette guerre. Pas qu'ils tienne à défendre les autres peuples, il n'avait pas changé à ce point. Non, il voulait défendre ce qu'il considérait aussi comme sa terre. Jamais il ne perdit l'espoir que les lycans puissent un jour réellement trouver leur place sur Valhistar. Puis, il s'inquiétait également pour Sin et même Serilë sans même pouvoir dire si elle était toujours en vie.
Comme souvent, Sin revint comme il était parti. Il était l'ombre de la Meute, le seul lien vers le monde extérieur que Linus n'observait que d'un oeil... Mais un oeil très attentif lorsque la nouvelle de la défaite des Démons l'atteignit. Il comprit rapidement qu'il pourrait certainement tirer partie de cette guerre. Comme souvent, les plans de Linus inquiétèrent Kael, mais il ne pouvait ni agir, ni fuir, il devait subir encore et toujours.
Comme il subit lorsque Linus décida d'emprisonner Serilë. Il aurait aimé pouvoir la prévenir, mais il ne put qu'assister à son enfermement. Il en fut un des acteurs principaux, mais un acteur passif et surpris. Jamais il n'aurait pensé que la perversion de Linus puisse aller aussi loin, jusqu'à ce qu'il réalise qu'il était là, le point faible de l'Alpha. La soumission complète et soudaine du lycan aurait du surprendre Linus, mais il n'y vit là qu'une preuve de sa puissance, ravissant Kael.
En d'autre temps, en d'autre lieux, il n'aurait jamais trahit l'Alpha. Il respectait trop les règles, il respectait trop ses aînés, il respectait trop les lycans... Mais le règne de Linus ne pouvait continuer, tout simplement parce qu'il finirait par tous les détruire. Une idée que Sin avait tenté à maintes reprise de faire comprendre à l'Alpha, qui avait préféré l'enchaîner, incapable qu'il était de le défier en s'assurant la victoire. Mais Kael lui, ne portait plus aucune chaîne et lorsqu'il prit la décision de trahir Linus, il le fit avec l'idée qu'il préférait mourir que de vivre une journée de plus sous son autorité.
Il aida Serilë à s'enfuir, persuadé qu'une fois hors de porté de Linus, il ne lui resterait qu'à retrouver Sin... A en croire la colère qui l'avait animé lorsque Linus lui avait annoncé sa victoire tronqué, Sin ne le lui pardonnerait pas... Pas cette fois. Et il ne se trompait pas.
Sin tua Linus presque trois ans après la fin de la Guerre Démoniaque et offrit aux lycans ce qu'il n'avait jamais connu : la Paix. Un territoire sûre, loin du monde civilisé, un endroit considéré comme maudit, où personne ne viendrait mettre les pieds, un endroit sauvage, ou la nature avait repris ses droits et qui offrirait aux lycans l’abri idéal. Les plus humains pourraient presque vivre comme des humains, les plus lupin n'auraient plus à se soucier de ce genre de détails.
L'installation fut rapide et Kael participa activement à la protection du premier territoire lycans, imposant la race dans les ruines, au milieu des autres animaux présent dans cette partie du monde.
Il n'aime pas les Humain, il n'aime pas les Asura, il n'aime pas les Deva, il ne veut plus faire confiance à personne, sauf aux siens et pour leur protection, il est prêt à tout et même à mourir et c'est parce qu'il l'a prouvé en aidant Serilë que Sin lui accorde aujourd'hui sa confiance. Une confiance dont Kael tente de se rendre digne à chaque instant, avec un zéle qui à une vilaine tendance à fortement agacer Serilë.
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